Synopsis 🎞
Dans son San Francisco natal, un jeune homme tente de se réapproprier la maison victorienne construite par son grand-père avec l’aide de son meilleur ami. Toutefois, ceux-ci se retrouvent dépassés par les évènements dans une ville en changement qui semble vouloir les laisser derrière.
A24 does it again!
Pour ceux qui ne connaissent pas encore ce studio, A24 est simplement ce qui se fait de mieux en cinéma “indépendant”. Depuis plusieurs années, il met de l’avant des films originaux créés par de jeunes cinéastes au potentiel énorme. Encore cette année, A24 produit certains des films les plus prometteurs, tels que The Lighthouse, Uncut Gems et Midsommar.
The Last Black Man in San Francisco fait aussi partie du lot.
C’est malheureusement celui dont nous avons le moins entendu parler, même s’il a déjà récolté quelques distinctions. Principalement, celle de “Meilleur réalisateur” pour Joe Talbot à Sundance. En effet, wow, quel début de carrière pour Talbot. Un réalisateur à surveiller sans aucun doute.
Il s’agit d’un film extrêmement personnel pour lui et son ami d’enfance Jimmy Fails, qui joue le rôle principal. Ensemble, ils ont écrit cette histoire semi-autobiographique partant d’un sentiment commun de perte d’identité dans une ville qu’ils adorent, mais qui change à grande vitesse. Talbot l’explique lui-même tellement bien dans cet article.
Ces thèmes de gentrification et de recherche d’identification à un lieu se rapprochent étrangement de l’un de mes films préférés de 2018, Blindspotting. Même au niveau de la production (films à petit budget, par des nouveaux réalisateurs entourés d’amis de longue date), ils partagent beaucoup de ressemblances et je recommande les deux fortement. Si ce dernier était une lettre d’amour à Oakland, The Last Black Man en est une à… San Francisco, évidemment.
“You don't get to hate it unless you love it.”
Cette histoire authentique et touchante est comptée à travers des visuels éblouissants. La composition d’images songée accompagne à merveille le ton poétique du script et élève le film à un tout autre niveau. L'impression de regarder une peinture m'est venue à plusieurs reprises. C’est difficile d’arriver avec un style photographique qui feel rafraîchissant en 2019, mais c’est totalement le cas ici.
Finalement, le cast, principalement composé d’acteurs peu connus, est très efficace et 100% crédible. Le duo d’acteurs principaux (Jimmy Fails et Jonathan Majors) forme une relation d’amitié vraiment touchante et sincère.
Bref, si vous êtes dans le mood pour un film méditatif et poétique, simplement beau à regarder, The Last Black Man in San Francisco répond à tous ces besoins.